La centaurée bleuet (Centaurea cyanus) de la famille des astéracées.
Noms vernaculaires : bleuet des moissons, bleuet des champs, fleur de poètes, barbeau, casse lunette…
Dans les champs de céréales préservés des désherbants sélectifs, le bleuet est souvent associé au coquelicot. Ces deux espèces ont le même cycle végétatif et les mêmes exigences écologiques. Ce sont des plantes annuelles ou de fausses bisannuelles qui germent en automne ou de bonne heure au printemps sur des sols fraîche-ment remués.
Plus tristement, ces deux plantes sont égale-ment associées aux victimes de la grande guerre de 1914/1918. Les pays anglo-saxons ont choisi le coquelicot et la France a opté pour le bleuet faisant référence à la couleur de l’uniforme de ses « poilus ».
La grande guerre évoque les tranchées, les pluies d’obus… bref de nombreux événements qui remuent la terre créant ainsi un milieu favorable à la prolifération de ces plantes devenues symboles des lieux de rudes combats et de leurs martyrs.
Etymologie
Le nom générique provient du Centaure, cette divinité mi-homme, mi-cheval qui, selon la légende, utilisait le bleuet dans ses potions. Quant au nom spécifique, il provient du grec kuanos qui désigne la couleur bleue en référence évidemment à celle des fleurs de la forme sauvage.
Description
La centaurée bleuet est une plante herbacée annuelle entièrement pubescente ce qui lui donne une couleur gris-verdâtre. Ses feuilles sessiles sont lancéolées et pointues. La tige anguleuse plus au moins ramifiée atteint entre 30 et 80 cm. Elle se termine par un capitule de type cardué c’est-à-dire que toutes les fleurs qui composent cette inflorescence sont tubuleuses. Dans la forme sauvage, les fleurs du premier rang sont stériles et ont une corolle très développée qui sert à attirer les insectes. Les autres fleurs forment un disque central. Elles sont hermaphrodites et plus discrètes. Elles fournissent nectar et pollen à de nombreux pollinisateurs et notamment à différents types d’hyménoptères. Par sélection, les formes cultivées possèdent plusieurs rangs de fleurs stériles et moins de fleurs fertiles. Elles sont évidemment plus décoratives mais moins intéressantes pour l’entomofaune pollinisatrice. De plus, il peut y avoir « pollution génétique » avec l’espèce type.
De nombreux hyménoptères sociaux ou solitaires visitent ardemment les capitules du bleuet.
Le saviez-vous ?
– Lorsque les insectes visitent les capitules du bleuet, le filet des étamines se raccourcissent favorisant ainsi la pollinisation.
– Les capitules séchés du bleuet des moissons conservent leur belle couleur bleue et sont sou-vent ajoutés à certains thés.
– On peut utiliser l’eau florale de bleuet comme collyre en cas d’inflammation des yeux.
Espèce voisine
La centaurée des montagnes (Centaurea montana) est la version vivace du bleuet des mois-sons. Comme sont nom l’indique, on la trouve spontanément dans les zones de montagnes et surtout dans les jardins. La floraison terminée, on peut la rabattre sévèrement au ras du sol. Elle refleurira quelques semaines plus tard. L’odeur de tarte à l’abricot de ses capitules attire surtout les hyménoptères comme ici, l’abeille mellifère et le bourdon des champs.
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