Lierre grimpant (hedera helix) de la famille des araliacées
Noms vernaculaires : lierre des bois, lierre commun, bourreau des arbres…
Qu’il monte à l’assaut des arbres ou qu’il s’agrippe aux vieux murs, le lierre fait souvent l’unanimité contre lui. Dans le premier cas on lui reproche d’être un concurrent déloyal de son hôte. Dans le deuxième cas, on le soupçonne de disloquer les joints de pierres et d’accélérer la ruine de ces édifices. Le verdict de ces procès est généralement sans appel et le lierre, victime « atavisme culturel », est purement et systématiquement coupé à la base. Ceci est d’autant plus navrant que les arguments qui étayent cette condamnation radicale ne sont pas justifiés et font partie des idées reçues colportées de génération en génération : – ses racines qui le fixent aux arbres sont des racines adhésives qui ne prélèvent absolument rien à son support. – ses feuilles persistantes, à la manière des tuiles d’un toit, protègent les murs sur lesquels il s’installe des intempéries diverses et notamment des pluies d’hiver. Étymologie Le nom du genre provient du latin haerere qui signifie « être attaché ». Le nom de l’espèce provient également du latin helix et précise le caractère grimpant de la plante qui semble monter en contournant sont support, bref en grimpant en hélice. Description
Le lierre commun est une liane ligneuse aussi bien rampante que grimpante. Il peut atteindre plusieurs mètres de hauteur et de largeur. Deux particularités importantes caractérisent cette essence, son dimorphisme foliaire et son cycle inversé par rapport à la plupart des autres essences de nos régions.
Les feuilles des rameaux stériles, non florifères et qui prospèrent plutôt à l’ombre des sous –
bois, sont typiquement palmilobées. Celles des rameaux fertiles, florifères et généralement exposés à la pleine lumière sont losangiques ou rhomboïdes.
A l’inverse des arbustes indigènes, il fleurit en septembre – octobre et fructifie en fin d’hiver et au début du printemps. Les fleurs disposées en sorte d’ombelle ont une odeur plutôt désagréable mais produisent, à un moment crucial de l’année, un abondant nectar et un abondant pollen d’excellente qualité. C’est une véritable aubaine pour tous les insectes qui hivernent au stade adulte et qui doivent se constituer d’importantes réserves adipeuses pour affronter les rigueurs du climat. Pour les abeilles, cette notable rentrée en nectar et en pollen, stimule la ponte de la reine et entraîne l’apparition des générations d’abeilles d’hiver indispensables au moment de la reprise d’activité des colonies au premier printemps. Le lierre est également l’hôte exclusif d’une abeille solitaire qui porte donc nom, l’abeille ou collète du lierre (Colletes hederae). Les adultes apparaissent au moment de la floraison de leur hôte et les femelles récoltent uniquement son pollen et son nectar pour nourrir leurs larves souterraines. On dit que cette abeille très spécialisée est monolectique.
Les fruits bleu-noir sont toxiques pour l’homme mais très appréciés des oiseaux au moment où la nature est encore assez chiche en nourriture. La gente aviaire est d’ailleurs le principal agent de dissémination des graines du lierre.
Le saviez-vous ?
Depuis l’antiquité, le lierre est le symbole de la vie éternelle. Dans le langage des fleurs, c’est le symbole de l’attachement et de la fidélité.
Le lierre contient des saponines. On peut préparer à partir de ses feuilles un produit lave-
vaisselle en faisant bouillir 100 g de feuilles dans 2 litres d’eau.
Le lierre a des propriétés dépolluantes. Installé dans un appartement, il permet de purifier l’air et d’en extraire des molécules cancérigènes.
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